Un bébé qui suce son pouce : n’est-ce pas là, l’image la plus adorable qui soit ? Souvenir pas si lointain de sa vie de fœtus, l’action de téter perdure après sa naissance pour s’alimenter. En tant que parents, vous connaissez très bien la sensation d’apaisement que procure ce geste à vos tout-petits, grâce à la production d’endorphines (hormones du plaisir) qu’il génère.
Cette habitude se perd naturellement entre 1 et 3 ans. Si elle confère des effets positifs sur la détente et les cycles de sommeil du jeune enfant, elle peut avoir des conséquences plus délicates sur son développement bucco-dentaire au-delà de cet âge.
Quels sont les impacts exacts de la succion du pouce sur sa mâchoire ? Et comment l’aider à faire le deuil de ce réflexe ? Voici quelques informations et conseils pour que cette étape se fasse en douceur, aussi bien pour les parents que pour les enfants.
Les conséquences insoupçonnées de la succion du pouce
La succion du pouce a une action directe sur la déglutition de l’enfant. Avant 2 ans, on qualifie la déglutition d’infantile : l’enfant pousse sa langue vers l’avant lorsqu’il avale. Elle devient « adulte » lorsqu’il place sa langue en arrière, et que les dents se resserrent. La présence du pouce peut empêcher cette transition. C’est à ce moment-là que le cercle vicieux s’installe.
La langue, ainsi calée près des lèvres, contrarie le placement des os de la mâchoire dans le bon axe, et entraîne sa déformation. Elle gêne également le palais, qui ne peut croître de manière optimale.
En appuyant sur les dents du bas (les incisives), la langue va également les pousser vers l’avant. Le rétrécissement du palais quant à lui, influence la position des molaires qui se retrouvent mal alignées.
Ces problèmes peuvent aussi avoir des répercussions sur les capacités d’élocution, de mastication et favoriser le développement de caries chez l’enfant. Un geste adorable certes, mais qui ne l’est plus tout à fait, au fur et à mesure que bébé grandit.
Le faire arrêter… comment ?
Autour de 2 ou 3 ans, vous devriez commencer à le faire arrêter la succion de son pouce. Les conséquences décrites sont réversibles à cet âge. En revanche, elles deviennent plus difficiles à corriger plus tard. Cet acte devrait donc être abandonné avant la poussée des incisives permanentes. L’arrivée de ces premières dents d’« adulte » varie selon les enfants, d’où la nécessité d’une démarche progressive.
- Le forcer à arrêter, ou le punir n’est pas une solution. Utilisez plutôt le renforcement positif en le félicitant lorsqu’il ne porte pas son pouce à la bouche.
- Choisissez un bon moment pour opérer ce changement : si votre enfant est triste ou stressé, il ne sera pas réceptif.
- Soyez stratégique et transformez cette épreuve en jeu ! En fixant des objectifs réalistes, il pourra s’en défaire petit à petit. Vous pourrez même établir des récompenses pour chaque objectif atteint.
- Expliquez-lui qu’il est « grand » maintenant, et qu’il est temps de dire au revoir à ce geste de « petit ».
- Des produits au goût amer que vous pouvez appliquer sur son pouce sont également disponibles. Solution radicale, mais efficace !
Que cette étape soit facile ou non, sachez que les spécialistes de la Clinique dentaire Charles Trottier sont là pour vous. Prendre le temps de répondre à vos questions, vous rassurer et faire équipe avec vous, sont au cœur de leurs préoccupations. N’hésitez pas à les contacter pour avoir les informations et les conseils qui favoriseront votre bien-être et celui de toute votre famille.
Sources
- Passeport Santé. Votre enfant suce son pouce : comment le faire arrêter ? 2019.